Jessie
de Stephen King
Fantastique
411 pages
ISBN : 978-2-253-14770-1
chez Le livre de Poche
Quatrième de couverture :
Par curiosité, par amusement, par amour peut-être, Jessie s'est longtemps prêtée aux bizarreries sexuelles de Gérald, son mari. Puis un jour, elle s'est rebellée. Débattue. Avec une violence qu'elle ne soupçonnait pas. Et à présent, la voilà nue, enchaînée à un lit, dans une maison perdue, loin de tout.
Un cadavre à ses pieds... Un mauvais rêve ?
Non.
L'horreur ne fait que commencfer.
Jamais le maître de l'épouvante ne nous avait emmenés aussi loin dans la terrifiante exploration de nos phobies et de nos cauchemars...
Cette semaine, je me suis replongée dans un nouveau
huit clos de Stephen King : Jessie. J’avais déjà adoré un autre huit clos
du Maître : Misery, et je voulais garder cette ambiance dans mes lectures.
Il y a environ deux mois, j’ai donc ouvert Jessie, seulement il faut bien l’avouer,
le début est assez long, l’histoire met longtemps à démarrer, et à cause de ça,
j’ai mis le livre de côté, avant de me décider à le reprendre ces derniers
jours.
J’ai donc passé mes soirées/nuits en compagnie de
Jessie, femme proche de la quarantaine qui se retrouve malgré elle menottée par
les deux poignets aux montants du lit. La quatrième de couverture a raison en
disant que le cauchemar ne fait que commencer… .
Ce qui tiraille Jessie en premier, c’est bien sûr la
soif, amplifiée par un verre d’eau qui se trouve évidemment hors de sa portée.
King fait ressurgir ces émotions, cette soif brûlante, avec une réalisme
frappant, je crois que je n’ai jamais autant bu (d’eau hein, n’allez rien vous
imaginer !) en lisant un livre. On peut aisément se mettre dans la tête de
Jessie, éprouver ses sentiment, et du coup à chaque gorgée je me disais que je
me rendais compte à quel point j’avais de la chance d’avoir toute l’eau que je
voulais.
Ensuite, Jessie livre plusieurs combats simultanés, d’une
part avec les voix qu’elle croit entendre dans sa tête, et qui se révèlent le
plus souvent contradictoire, pour la guider dans sa lutte principale : se
débarrasser des menottes et sauver sa vie. Car si Jessie doit livrer un ultime
combat, c’est celui contre son corps, qui petit à petit s’ankylose, lui donne d’affreuses
crampes et autres joyeusetés.
Et enfin vient la nuit. Et c’est là qu’on commence à
flipper.
Dans le coin de la pièce se tient un inquiétant personnage, aux traits déformés
et sourire malicieux. D’après ce que Jessie peut voir à travers les rayons de
la lune (car elle ne dispose d’aucun autre éclairage), il tient une drôle de
valise en paille dans laquelle il garde un mélange d’ossements et de bijoux.
Est-ce un rêve ? Une hallucination ? Ou pire, la réalité ?
Est-ce que Jessie ne devient pas folle par la force des choses ?
Et ces souvenirs qui reviennent…
De premier abord, on pourrait penser que c’est une
histoire banale, du genre « bah, c’est juste une fille coincée qui voit un
fantôme et basta », mais c’est souvent sous un vulgaire tapis qu’on trouve
les meilleures caches, n’est-ce pas ?
Aussi, au fur et à mesure de la lecture, on apprend que le geste de Jessie, le
coup fatal porté à son mari au tout début du livre, n’est pas anodin, qu’il y a
une raison qui remonte loin dans sa vie, du temps où elle n’était qu’une
enfant, à ça. Dans les tréfonds de son inconscience, c’était peut-être
même prémédité…
Quand Jessie réussit à trouver le sommeil, elle se
replonge dans ses horribles souvenirs qui l’ont sans doute menée dans la
situation dans laquelle elle est aujourd’hui.
Et pour conclure, sachez que pour une fois, Stephen
King n’a pas du tout bâclé la fin de ce roman. Au contraire, on est tenus en
haleine jusqu’au dernier mot, et le dénouement de toute cette histoire est
vraiment inattendu. J’ai vraiment été surprise, car avec du King je m’attends
toujours plus ou moins à une fin faite « à-la-va-vite », mais ici on
voit qu’il a pris le temps de tout bien ficeler pour maintenir son lecteur dans
le suspense jusqu’au bout.
Comme si nous étions, nous aussi, prisonnier de nous-mêmes,
enchaînés avec des menottes…